Le CSA a autorisé jeudi la chaîne d'info LCI (groupe TF1) à passer en gratuit, mais Paris Première (M6) et Planète+ (Canal+) resteront payantes. NextRadioTV, propriétaire de la chaîne gratuite BFMTV accuse le coup.
Plus d'un an après l'avoir refusé, le CSA donne son feu vert pour que LCI passe sur la TNT gratuite. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a autorisé jeudi la chaîne d'info LCI, propriété de TF1 à passer en gratuit. Paris Première (M6) et Planète+ (Canal+) resteront quant à elles payantes. Le CSA a changé d'avis pour LCI, à laquelle il avait refusé la gratuité en 2014, estimant que «la chaîne n'avait plus d'avenir économique dans l'univers de la télévision payante et que son accès gratuit contribuera(it) au pluralisme». C'est une victoire pour le groupe TF1, qui tentait depuis des années de faire passer sa chaîne d'info LCI en gratuit, et qui avait averti à plusieurs reprises que s'il n'obtenait pas gain de cause, il la fermerait ou la vendrait. Reléguée sur les bouquets payants, LCI, qui est déficitaire, ne compte aujourd'hui que 10 000 téléspectateurs par quart d'heure.
Comme l'an dernier, le CSA a en revanche rejeté à nouveau la demande de Paris Première et de Planète+, car «aucun changement dans leur dossier ne justifiait que le Conseil passe d'un non à un oui», a précisé à l'AFP Olivier Schrameck, président du CSA. Paris Première a dans la foulée de la décision qu'elle allait former un recours auprès du Conseil d'État après le refus du CSA de lui accorder la gratuité.
Le CSA a cédé à des "pressions extérieures" pour NextRadioTV
NextRadioTV a estimé que le CSA était «allé à l'encontre de sa mission de régulation du secteur». «Cédant aux nombreuses pressions extérieures, il a choisi de renforcer un acteur historique dominant au détriment d'un nouvel entrant et de l'intérêt pour le téléspectateur», a-t-il accusé. «Sa décision déstabilisera profondément les deux chaînes d'information gratuites existantes, notamment BFMTV, et renforcera le groupe TF1 qui domine déjà le secteur de l'information télévisée» au détriment du «pluralisme», a-t-il encore critiqué.
Le groupe a aussi averti qu'il examinerait d'éventuels recours et que «des mesures» allaient «s'imposer en termes d'organisation et d'emplois». Sur les 400 collaborateurs de la chaîne, BFMTV pourrait se séparer d'un quart d'entre eux, en commençant par les pigistes, avait assuré Alain Weill il y a quelques semaines devant des journalistes.
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